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 La légende de Túrin

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Túrin et Doré
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Túrin et Doré


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MessageSujet: La légende de Túrin   La légende de Túrin Icon_minitimeSam 26 Fév - 15:06

Le tout jeune astre solaire lança ses premiers rayons sur la savane originelle. Les grandes herbes dansaient au fil du léger souffle du vent. La nuit, s'en allant à l'abri dans les sombres abîmes, quitta le paysage, et emmena avec elle, une à une, les douces étoiles du firmament.
Premiers à avoir capté la lumière solaire, des rochers brisés s'élevaient, tordus et polis, tels les doigts de quelconques géants enselevis. De rares arbres, noueux, secs, coiffés de feuilles pointues, somnolaient. L'un d'eux accueillait, dans la couronne de ses branchages, un jeune être. Il dormait en position foetale, un sourire d'enfant aux lèvres.

Deux petits oiseaux voletaient dans l'air frais du matin. Ils semblaient se disputer en piaillant le meilleur feuillage pour installer son nid. L'humain s'éveilla alors, d'abord en entendant ces joyeuses trilles, puis en sentant l'écorce sous sa peau, le vent chaud dans ses cheveux, en humant les multiples senteurs en suspension. Enfin il ouvrit les yeux, et fut ébloui par la lumière qui se découpait dans le maillage des branches.
Il descendit de l'arbre. Il ressemblait à un Humain, adolescent, bien bâtit, nu et émerveillé comme un nouveau-né. Ne sachant qui il était et comment il était arrivé ici, il fit un pas, et se figea soudainement. Le grognement fantastique avait alerté son instinct. Devant lui, de la même couleur que les hautes herbes, un formidable fauve dévoilait ses dents-de-sabre. L'Humain s'accroupit lentement, ramassant une branche morte.
Soudain le félin s'élança, et l'homme, de toute sa puissance, abattit le morceau de bois sur la gorge du prédateur, en plein essor. Le sang se versa sur la fourrure, et sur la terre qui n'avait encore jamais bu le nectar de la violence. Homme et bête se roulèrent à terre, mêlant leur cri et leur sang. En ce jour, l'adolescent aurait pu être dévoré et la légende ne serait jamais née. Mais par un hasard, une chance impossible, ce fut lui qui étouffa la bête. Et, les mains dégoulinantes de sang, il commença sa marche. Quand le soleil fut à son zénith, il vit sur une colline une femme magnifique. Vêtue de tatouages entrelacés et d'une crinière rousse tombant en cascade sur sa silhouette cambrée, elle le fixa jusqu'à qu'il soit arrivé à sa hauteur. Alors elle lui parla, dans une langue qu'il comprenait.

"On me nomme Morigane. Tu te nommes Túrin. Regarde, Túrin, en contrebas de cette colline. Ces petites formes que tu vois s'affairer sont des Hommes. Rejoins-les, ils seront désormais tes congénères. un grand destin t'attends, saisis-t'en."

Túrin, ne sachant que répondre, fixa, hypnotisé, Morigane, puis reprit son chemin. Cette dernière l'observa jusqu'à qu'il soit arrivé en bas de la colline, et tourna les talons.
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MessageSujet: Re: La légende de Túrin   La légende de Túrin Icon_minitimeJeu 2 Juin - 20:09

C'était il y a des siècles en réalité. Les hommes possédaient une culture bien différente, et un langage bien différent. Pourtant, ils étaient tout autant humains que ceux d'hier et que ceux de demain. Un autre jeune homme se tenait face à la mer, à bien des lieues de là. Il sentait la brise marine lui effleurer le visage. Sans doute s'agissait-il là de la chose la plus douce qu'il n'eut jamais ressenti. Mais il ne pouvait pas s'y attarder. Déjà, nombre de nuages gris caressaient l'horizon lointain, et le vent s'était mis à souffler fort. Il se leva et tourna les talons, quand il sentit que quelqu'un le poussait vers l'avant, et il se retourna.

Mais il n'y avait rien. Il resta planté là, vide, avant de repartir.

Il ne se retourna pas une dernière fois vers la mer. Il marcha longtemps, et même sous la pluie, il continua à marcher. Il tomba enfin sur l'orée d'un bois et s'endormit contre un tronc d'arbre. C'était inconfortable, et il avait faim, mais il avait besoin de repos dans l'immédiat.

Il se réveilla ligoté. Une corde qui lui semblait n'être qu'une simple liane le retenait attaché contre un tout autre arbre. De nombreuses silhouettes l'entouraient, mais sa vision était trop floue pour qu'il ne puisse les voir. La terre avait une odeur étrange, magique. Il toucha la terre du pied, la caressant doucement. Cette terre lui répondit. Son parfum changea. Il regretta d'avoir les membres liés, car il aurait aimé se frotter ses yeux endoloris. Une voix féminine retentit alors, c'était une voix elfique.

<<Vous êtes réveillé ? Tant mieux. Pour avoir pénétré notre forêt et l'avoir profané, vous serez condamné à rester ici et à mourir de faim et de soif.>>

Il rouvrit les yeux, et les leva sur son interlocutrice. Il ne dit rien. Leurs regards étaient intenses. Pour finir, il baissa la tête et fixa le sol. Cette odeur lui paraissait familière. Il l'avait déjà ressentie quelque part, cette sensation d'être quelque part, là où tout le monde vit en paix et en sérénité, sans la crainte du lendemain. Il se perdit dans ses pensées sans se préoccuper de ceux qui l'entouraient. Un elfe lui lança un regard chargé de condescendance et déclara que ce genre de monstre ne devrait même pas exister. Une idée que l'assemblée d'une dizaine de personnes reprit. "Ils étaient des êtres détestables." "Une abomination." "Une erreur de la nature."

Il sembla au jeune homme qu'une éternité passa avant qu'il n'eut droit au silence. C'est alors qu'il releva la tête. Son regard terne se porta sur la seule personne restée. Une Elfe. Les yeux du jeune homme étaient bleus. Ceux de l'elfe étaient violets.

Plusieurs jours passèrent. Il s'agissait du même spectacle, qui se répétait inlassablement. Dès l'aube, les elfes l'encerclaient, le toisaient méchamment, l'insultaient, n'allant jamais jusqu'à le frapper. Jamais ils ne lui donnaient à manger, jamais ils ne lui donnaient à boire, et lui, jamais il ne parlait. Il restait les yeux rivés vers le sol, respirant la douce odeur de la terre, examinant les petites touffes d'herbe sous ses pieds. Puis, la nuit tombée, dès qu'il ne restait plus que l'Elfe aux yeux violets, il relevait la tête pour la regarder. Chaque jour, son visage devenait plus fin, plus ridé, plus affaibli, chaque jour ses cernes grandissaient, mais son regard bleu restait toujours aussi dur que l'acier. Au début, on ne pouvait lire que du dégoût dans leurs yeux, puis, le dégoût, le rejet, se transforma en une sorte d'admiration, de respect. Puis, la jeune elfe finissait par partir. Et lui dormait.

Il s'était passé une semaine depuis qu'il s'était réveillé attaché à l'arbre. Lorsque la nuit tomba, l'elfe prit enfin la parole.

<<Pourquoi ne dites-vous rien ? Tenez-vous si peu à la vie ?>>

Il ne répondit rien. Elle s'en alla. Le lendemain, les liens avaient été tranchés, et le jeune homme était parti.

Il avait réussi à quitter le village des elfes vivant. Un exploit que personne n'avait jamais réalisé auparavant. Il savait pertinemment qu'il ne serait pas bien allé bien loin sans manger et boire auparavant, mais il trouva une corbeille de fruits sur le sentier de terre battue. Avec une fleur violette.

<<Quel est votre nom ?>>

Il leva la tête vers une branche sur laquelle était assise l'elfe aux yeux violets.

<<Je n'ai pas de nom.>>

Elle sourit.
<<Peut-être pourrions-nous vous en trouver un.
-Je ne compte pas rester ici suffisamment longtemps pour que l'on eut à se souvenir de moi.
-Mais je me souviendrai de vous.
-Cela, je ne l'espère pas.>>

Il tourna les talons. Elle le rattrapa, et ils discutèrent encore. Puis il put enfin s'en aller. Il erra de longues heures dans la forêt, sans croiser de gibier ni de baies. Il n'y avait rien d'autre que des arbres, de la terre, de l'herbe, et une sorte de poussière dorée flottant dans l'air. Une fois parvenu à l'orée, il entendit une voix dans son dos.

<<Quelle est votre destination ?
-Je n'ai pas de destination.
-Peut-être pourrions-nous vous en trouver une.>>


Il se retourna vers l'elfe. Leurs regards n'avaient pas changé.
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