La dernière Réunion.

Owein, Ryooo, Heloen, Geki et Kalannar avançaient d'un pas sûr dans la forêt. Ils avaient voyagé pendant une semaine déjà. Leur destination ? La fameuse guilde des Animalitos, unique bastion de résistance face aux forces démoniaques ayant pris possession de la capitale, Deux-cent Tours. L'heure était plus que jamais au rassemblement, et Owein se devait de retourner auprès d'eux. Au dessus de leurs têtes s'étendait le feuillage des arbres. Et encore au dessus, Doré faisait des cercles dans le ciel. Pendant une semaine il avait prodigué de nombreux conseils au groupe sur les manières de se battre. Ils avaient fait de grands progrès à l'épée et même en magie. Le dragon ancestral avait partagé sa puissance et son savoir avec eux (même si Kalannar n'en avait pas besoin...)

À l'aube du troisième jour de la deuxième semaine, Gérard finit par s'éveiller. Il avait dormi pendant une semaine, d'une traite. Il ouvrit les yeux et fixa le plafond vide de sa chambre d'auberge, essayant de se remémorer ses rêves.

Une vaste étendue rouge et noire. Une voix résonne. Un oeil de serpent.

Plus loin.

Bienvenue dans les abîmes.

Je ne sais pas ce que je suis. Un cadavre ou un fantôme ? Où suis-je ? C'est vrai, je suis dans l'Abîme... Non, je ne suis nulle part. Enfermé et libéré.

Plus d'espoir. Plus de lumière. Plus rien. Où suis-je...?

Ce cycle se répète indéfiniment. Non, il s'est déjà fini. Alors, quand suis-je ? Dans cette seconde figée, où rien n'existe, où rien ne vit ni ne meurt.

... Il n'y a plus rien...

...

Plus rien.

...

...

Le rêve s'était arrêté là. Étrange. D'habitude, son rêve s'arrêtait peu avant, mais cette fois-ci, il avait eu droit à un petit instant de latence. Que se passait-il ensuite ?

Les réponses se trouvent dans le futur.

<<Ah, enfin réveillé, à ce que je vois.>>

Gérard laissa un petit "hmmhmhhmblrblr" s'échapper, avant de tourner la tête. Turin l'examinait à ses côtés, vêtu d'une simple chemise.

<<Combien de temps ai-je dormi, exactement ?
-Cela fait neuf jours. Il ne s'est rien passé de notable.>>

Un grand sourire se dessina sur le visage de Gérard. Il se leva et s'habilla. Un pantalon noir, une chemise blanche, et une veste bleue qu'il ferma jusqu'en haut du col. Il passa un peu d'eau sur son visage et ses cheveux noirs, pour les coiffer vers l'arrière. Après quoi il s'empara de sa lourde cape beige à capuche, et la rabattit sur son visage. Son visage n'avait bien entendu pas échappé à Turin.

<<J'imagine que vous devez comprendre, à présent, Turin. Mais bien, cela ne fait rien. Aujourd'hui ou demain... Je compte tout de même sur votre discrétion.
-Bien sûr. Dites-moi, Gérard, vous n'avez pas chaud, ainsi ? Nous sommes en plein été.
-J'ai jeté un sort de climatisation sur mes vêtements.>>

Il écarta les bras en croix, tendant les paumes vers les murs, et instantanément, son visage se couvrit d'ombre, et tous ses vêtements s'assombrirent. Il était enfin prêt à rejoindre le monde des mortels. Il s'empara d'une pomme et y croqua à pleines dents.

<<Bien, l'heure de se revoir est arrivée. Le sort de matérialisation astrale est-il prêt ?>>



À des lieues de là, Owein et compagnie s'étaient arrêtés pour prendre une petite pause. Ils étaient au coeur d'une forêt radieuse, près d'une magnifique source cachée, à l'eau plus claire encore que les yeux de la princesse, si cela était toutefois possible. Kalannar ne suivait qu'à contrecoeur le groupe, bien entendu. Il préférait passer son temps à manger des racines et provoquer des disputes contre des arbres, incapable de faire la différence entre animal et végétal. Mais quoi qu'il faisait paraître, un changement semblait avoir opéré en lui. Ses rêves étaient doux et colorés. Il n'avait pas fait de cauchemar de la semaine.

C'était donc un moment de calme. Owein se demandait s'il avait fait le bon choix en entraînant ce petit groupe vers le rivage. La mer ne devait être qu'à quelques heures de marche vers l'Ouest... Il avait évité les grandes routes, celles-ci étant trop surveillées pour un groupe de rebelles comme eux. Ils étaient malgré eux forcés de fuir. Il n'y avait pas d'autre solution.
Il se remémora les mots de l'Inconnu. Qui pouvait-il bien être ? Il leur avait donné un point de rendez-vous...
Puis, il repensa au cerf blanc. "Le premier Chapitre d'une grande fresque vient de s'ouvrir. Suis-moi, et tu retrouveras les terres de ton enfance.... La Guilde a grandement besoin de toi."... Il contemplait le soleil à travers les percées des feuillages. Un léger bruit attira son oreille. Ce n'était ni une branche qui craquait, ni le vol d'un oiseau. C'était une sorte... D'appel. Son oeil aguerri parvint à capter une légère forme blanche, spectrale, qui s'évanouit derrière un arbre. Elle réapparut de derrière un arbre à sa droite.

Le cerf blanc le fixa intensément, avant de s'avancer d'un pas léger. Ryooo, Heloen et Geki se retournèrent vers l'apparition, pendant que Kalannar grattait encore furieusement des signes cabalistiques sur un tronc d'arbre. Doré, attiré par la présence, se posa non loin de là, et passa sa monstrueuse tête entre deux arbres.

Tous (ou presque) étaient réceptifs au moindre geste, à la moindre parole du cerf blanc. Celui-ci eut un petit rire, très bref, puis commença sa tirade.

<<Je vous souhaite la bienvenue, guerriers. Je suis venu ici pour vous faire part d'une nouvelle. Écoutez-moi et suivez mes dires, car je parle d'une voix plus ancestrale encore que celle du Dragon.
-Cernumos... Combien de millénaires ont passé depuis que tu as pour la dernière fois adressé la parole à un mortel ?
-Deux... Non, trois personnes manquent à l'appel, ici. Où est Turin ?
-Juste ici.>>

Une image de Turin et de Gérard apparut sur leur côté. Gérard semblait tenir un collier dans sa main gauche. Il avait pu provoquer l'illusion de son apparition.

<<Nous sommes actuellement cachés dans une ancienne auberge. Gérard a dormi toute la semaine, mais il est de nouveau en forme.
-Je vois. Un sort d'une remarquable composition. Vous êtes très certainement digne de mon attention. Mon message sera clair et bref. Il y a bien longtemps que je n'eus pris parole devant une assemblée. Si je vous parle aujourd'hui, c'est qu'il y a une raison.
Notre univers n'est pas le seul. Des multitudes d'univers parallèles co-existent avec le notre. Je suis certain que c'est une idée difficile à assimiler, mais en d'autres lieux, en d'autres endroits, il existe d'exactes répliques de vous-mêmes, inconscientes de ce fait.
L'heure est incroyablement grave. Un nombre considérable de mondes ont été détruits, l'un après l'autre. Je n'ai pas assisté à ce phénomène personnellement, mais la situation est chaotique. Dans chacun de ces mondes, Deux-cent Tours est dévastée et toute trace de vie a disparu. Une... Irrégularité s'est produite dans chacun de ces univers. Un Étranger. Ce peut être n'importe qui, une vieille dame, un enfant. Toujours est-il qu'il a acquis la faculté improbable de voyager entre les mondes, un don qui ne s'est jamais observé dans toute l'Histoire. Sa puissance est redoutable. Vous ne pourrez pas vous y opposer, et moi non plus.
Loin de moi l'idée de vous démoraliser, mais vous avez fait face à cette personne un nombre incalculable de fois (moi-même, j'ai des difficultés pour le calculer !).
Faites très attention. Chacun de vos pas pourrait déterminer ou pas l'avenir d'une multitude de mondes. Un signe distinctif pourrait vous aider à le reconnaître, mais il est sans doute caché, et tire les ficelles.

Retenez cet unique avertissement.

Faites attention au serpent.>>

Un silence colossal accueillit ses propos. Des pensées funestes hantaient le groupe. "Quoi qu'il arrive, nous allons mourir." L'image qui maintenant Turin et Gérard spectateurs tremblotait, psychiquement ébranlement.
Les regards se tournèrent vers celui qui portait une capuche. Après tout, peut-être dissimulait-il un signe particulier sous l'ombre de sa capuche. Et la façon dont il menait le groupe à des fins mystérieuses les faisait douter de lui...

<<J'ai du nouveau, moi aussi. Et l'heure est enfin arrivée, j'imagine que je vous aurais fait assez attendre.>>

Gérard prit une grande inspiration, puis, de ses mains gantées, enleva sa capuche. La clarté de l'image du sort faisait que tous avaient l'impression qu'il était sous leurs yeux.

Sa capuche retomba sur son dos. Un visage leur apparut. Celui de Gérard.

Il ne semblait pas avoir d'âge. Ses cheveux noirs, ni courts ni longs, étaient renvoyés en arrière. Il avait la forme du visage d'un beau jeune homme. Ses yeux d'un bleu presque noir étincelaient de jeunesse. Ils surmontaient des cernes monstrueuses, incroyablement sombres et profondes, comme s'il n'avait pas dormi depuis des mois. Sa peau était déchirée et parsemée de traces de brûlure par endroits, son visage, incroyablement pâle. Il faisait peur à voir. Tous eurent une sensation de mal-être en le voyant. C'était donc l'apparence qu'il avait... Il aurait sans doute pu être charmant, en d'autres circonstances, mais il n'inspirait hélas que vieillesse dans un corps d'adolescent. Il eut un petit rire nerveux, avant de se passer la main devant le visage.

<<C'était... Le prix à payer. Haha. Dites... J'ai beaucoup réfléchi. Quoi que nous fassions, Deux-cent tours finit toujours par être détruite. Je l'ai vu dans mes rêves. Et Cernumos nous l'a confirmé. Alors la réponse est simple.>>

Tous attendaient les prochains mots de Gérard. Il avait été un guide pour eux jusqu'à présent. Mais, en voyant son apparence si proche de la mort, encore moins naturelle que celle qu'il arborait habituellement, ils étaient saisis par le doute. N'importe quel esprit sensé (il faut comprendre que Kalannar est exclu) n'aurait pas fait confiance à quelqu'un les ayant entraîné dans une galère pareille. Pour finir, Owein, Kalannar et Heloen avaient une impression de déjà-vu désagréable. Ils avaient déjà vu cette personne auparavant, mais où ?

Les yeux de Gérard s'animèrent d'une petite folie. Il savourait l'instant charnière où l'avenir du monde allait se jouer. S'il parvenait seulement à les convaincre du bien-fondé de son plan, alors peut-être auraient-ils une chance de faire pencher la balance en sa faveur. Les battements de son coeur s'accélérèrent.

https://www.youtube.com/watch?v=HULXBhgd__0

<<Nous allons détruire Deux-cent Tours, nous-mêmes. Allez rejoindre la Guilde, préparez un plan d'action, et provoquez la guerre. Je m'occupe du reste. Si vous participez à la bataille, la victoire nous sera acquise, et nous allons raser la ville jusqu'à la dernière pierre. C'est mieux que de la voir détruite par un fou furieux, ou par les démons. Pendant ce temps, Turin et moi irons enquêter au puits sans fond, afin de refermer l'éventuelle brèche dans le sceau qui retenait les démons. Bien, je ne vais pas pouvoir maintenir le sort plus longtemps, mais nous pouvons parler par télépathie, si vous le souhaitez. Et... Faites bien attention à vous.>>

Son sourire avait été un sourire fou, inquiétant, pendant qu'il avait parlé.
Mais comme il reprenait conscience de la présence de ses amis, il eut un sourire doux, des yeux plissés et embués de larmes (la fatigue...?), et ses épaules retombèrent.

Ce fut la dernière image qu'ils eurent de lui. Il s'évanouit dans la forêt. Ils avaient enfin un visage à coller sur son nom.

Le Destructeur de Mondes. Le Faiseur de Rêves.

Bien des questions restaient en suspens... Mais la guerre était inévitable.

https://www.youtube.com/watch?v=xkURvVITmIY

Le doux temps des baisers était en suspens. Bien que l'été s'amorçait chaud et bouillonnant, nous fûmes obligé de nous dirigé vers l'Ouest. Vers la forêt. Nous avions toujours les même compagnons. Kalanar, un petit bougon d'arrière troupe. Oweïn , le vif chanteur à la lame pure. La belle Heloen caressant mon bras, sa tête posée sur mon épaule. Nous attendions patiemment qu'Oweïn agisse en meneur de troupes pour eux, et pour nous. Les Animalitos. Ces changeurs assez incroyables rejetés par l'Empereur et par la cité.
Le souffle délicat d'une brise d'été souffla nos cheveux. C'était l'heure de l'apprentissage du maniement du bouclier. Je ne râlais presque jamais. Mais n'étais guère adepte à ces formations qu'on prodiguait parfois avec vivacité. Et cela ravivait la joyeuse blonde qui m'enserrait dans ses bras avant de se lever tout pimpante de liberté. Elle était terriblement reconnaissante de notre venue pour la sauver, elle, Kalanar et les autres prisonnier de son Père l'Empereur.
Sous son sourire, se dévoilait parfois la nuit des bribes de peurs que je soignais petit à petit, en lui offrant l'amour dont j'étais capable pour la réconforter. La coquine joua de son pouvoir magique , qui c'était accru grâce à la présence du Grand Dragon.

Doré, le sage dragon qui volait au dessus de la forêt. Dorés étaient ses cheveux virevoltant autour de moi, lorsqu'elle me poussa en arrière dans un rire, presque naïf et enfantin. Elle me tendit la main pour m'aider à me relever, enfin à me mettre à genou. Me prenant le visage , elle me fixa dans les yeux et commença à dire dans un ton calme et reposé :

- Même si tu es très doué mon chéri ! Et que je ne doute pas de toi ni de tes amis , tu dois encore travailler ! Aller ! Tu me fais travailler l'épée et moi je t'aide avec ça !

Elle partie en courant chercher , le long d'un pin un bouclier rond, faisant la bonne moitié de ma princesse. Elle le lança tel une assiette avec une force résidant dans sa magie, une fore accrue qui me coupa le souffle et me fit tousser longuement.
Je ronchonnais un peu. Le bouclier c'était bien. Mais l'épée était mieux. J'avais l'impression d'être cloué au sol avec un bouclier. Alors qu'avec une épée je pouvais gigoter ici et là comme bon me semblait.

Héloen bondit en avant frappant directement ma tête. D'un instinct je me protégeais. Elle me harcelait de commentaires.


-T'es trop lent ! Bouge ton derrière ! Allez ! Bat toi !

Grumpf. Je m'avançais mais ne serrant pas le bouclier à pleine main. Le jetais au sol , y prenant appui, et parvenant à rouler si rapidement que je fut derrière elle la tenaillant de mes bras, fins mais pourtant assez musclé pour ce genre d'activité guerrière. Même si je n'avais pas vraiment serré. J'avais..euh.. Cela ne se raconte pas.

-Tu m'a pincer ! coquin ! répliqua-t-elle en me repoussant dans un geste technique appris la veille pour se débattre contre un adversaire gros et lourd. Comme un troll. Ou, un brigands aux larges épaules.

Les journées se passaient ainsi, au calme de nos petites découvertes entre membres de la guilde. Vint un jour ou la rumeur du réveil de notre " chef" se rependit. Gérard était pour moi plus un meneur , ou, une sorte de guide. J'avais surtout confiance en lui.Lorsque la rumeur magique s'arrêta. Et que les ombres sinueuses des pensées attirées par la vérité s'estompèrent, alors, vint en cette fin de demi semaine, une grand cerf blanc. Nous comprimes, Héloen et moi qu'il était sans doute très important. Et comme tout autre, nous fûmes très respectueux en sa présence.

En même temps que le cerf apparu un reflet illusoire d'un jeune homme touché au visage par une expression triste. Il était beau, pâle, vieilli par les soucis.
Le cerf termina son discours et prophétie préventive par une mise ne garde contre un serpent. Et , juste après, nous attendîmes tous impatiemment ce qu'allait déclarer le jeune Gérard. Qui au fond , ne devait pas être plus âgé que moi. Voir plus jeune.

Ses doux yeux se plissèrent dans un élan d'énergie scintillant. Avant qu'il ne déclare ce qu'il fallait que nous fassions. Afin de préserver et de sauver le maximum ce qu'était cette bonne vieille terre. Après tout, je me battais également pour cela. Parce qu'il y avait encore du bon en ce monde. Parce que les pleurs de chacun sont aussi sincère que ces rires que l'on entendaient autrefois.

Après son fameux discours très prenant, Héloen et moi furent convié à prendre route plus au Nord-Ouest afin d'établir un premier contact avec des troupes attendant nos signaux.
Je ne m'y opposais pas, je n'avais pas de raison de le faire. Héloen semblait plutôt affectée par cette décision d'attaquer Deux cent tours .

Le Groupe était composé, mais je n'y fit pas très attention.

-Héloen, qu'y -ta-il ?

-je crains pour toi, pour la vie de ses soldats et pour tous ceux qui vont se dresser avec nous contre l'Empereur. Il est malin lui aussi. Il aurait très bien pu faire en sorte que ça arrive exprès. Et mon frère est fourbe.

-Jamais nous ne ferions cela si ce n'étais pas nécessaire. Je..je n'aime pas véritablement me battre. Mais j'y suis presque obligé. Je le fais pour tous ceux qui périssent injustement sous les feux de ton père et de la presque dictature de Deux cent tours. nous devons aider ces pauvre gens. Ils sont là pour nous, et je serais là pour eux aussi.

J'eus envie de détendre l'atmosphère en souriant un peu et n disant plus avec humour :

-Voudrais tu laisser Oweïn se battre tout seul et raser une forteresse alors qu'il ne sait pas ce qu'est un rasoir.

Le sourire se fit petit ,mais revint un peu sur son visage calme.
Les troupes ne furent pas bien difficile à retrouver. Un Sergent , qui avait dans la trentaine nous expliqua rapidement le nombre de son régiment, ce qu'on y faisait. Il désigna une tente pour que nous soyons bien entre nous . Héloen n'était pas la seule femme, mais il y en avait pas beaucoup d'autre. Elle souriait un peu du regard parfois téméraire que j'éprouvais lorsque d'autre la regardait. Et se plaisait à m'embrasser es qu'elle le pouvait. Mais je savais bien qu'au fond d'elle une peur grandissait petit à petit.

En plein nuit elle se mit à trembler et à chuchoter doucement que le seul moyen pour nous de vaincre possiblement une partie de Deux cent tour était de s'y infiltrer. L'idée la fit sourire quand elle vit que je la prenait réellement au sérieux. Elle s'endormit peu après fatiguée de ses craintes.

Gérard avait parler de télépathie. J'ignorais si ne l'appellant cela ferait quelque chose. A tout hasard je tentais.

" Gérard.. Gérard.. Nous pensons qu'un infiltration est bien moins qu'une attaque directe. Si un groupe attaque de front et que l'autre s'infiltre pour ouvrir les portes cela peut en effet être bien pratique"

Penser ainsi me fit mal à la tête. Petite migraine passagère.
Le Lendemain, il allait falloir assurer pour nous.

Nous allions devoir observer, grimper et nous infiltrer.

La Lune sifflait un nuage ouaté. L'herbe gambadait sur le souffle rapide des pas de soldats .
L'aube n'allait pas tarder. Un lendemain ou nous pourrions discuter de cela avec nos amis de la guilde, et les autres.




-Nous passerons par le Sud ! s'exclamma Héloen

...

Le groupe de guerriers fut mené en bateau.

... Jusqu'à une petite île qui longeait la côte. Un archipel, en réalité. J'ai pas envie de créer un autre topic, alors on restera là. Donc, la mer était jolie, le paysage était vague... Arrivés sur l'île, Owein, Ryooo, Héloen, Kalannar et Geki furent conduits à travers un réseau de grottes dans les rochers qui parsemaient l'île, jusqu'à une salle de bonne taille, rectangulaire et bien éclairée par de la magie. Deux gardes animalitos les introduisirent au chef de la Guilde, qui n'était autre que...

-Ah, c'est vous. Mais qu'est-ce qui vous a pris aussi longtemps ? J'imagine que quand on ne sait pas se téléporter, c'est pas la joie... Bon bon, venez. Non, pas vous. Allez, les gardes, on va faire un petit tour dehors pendant que je discute affaires avec eux, d'accord ?

... le personnage aux allures les plus détestables que la planète. Ses allures de sur-excité en faisaient quelqu'un de ridiculement difficile à suivre. Il se déplaça jusqu'aux deux gardes puis les poussa rapidement vers la sortie, avant de refermer la porte. Le regard du groupe se porta sur les murs, où des affiches arborant des symboles étranges étaient accrochées. Mais que diable pouvait bien représenter "666" ?

-All the pretty visitors... Hmmm ? Ah, oui. Donc... Comme vous pouvez le constater, je bosse comme patron ici, en intérim.

Les mains dans les poches, il alla s'asseoir sur le grand fauteuil du chef, avant de poser les deux pieds sur son bureau impeccablement bordélique. Des chaussures en cuir noir. Il ne portait qu'un T-shirt noir avec son habituel pantalon noir, ainsi que des lunettes de soleil. Il attrapa un cigare, et jeta le reste de la boite plus loin sur la table, les invitant à en prendre un, avant d'allumer le sien d'une sorte de claquement de doigt. Ses cheveux noirs très mal coiffés étaient légèrement frisés. Ou bien, ils étaient très gras ?

-Oui, An du Skreo s'est barré y'a quelques années... Le type avec l'aigle a du vous le raconter, j'imagine. Vous l'avez rencontré ? Ah, il est là ! Donc, après ça, la Guilde était un peu dans le désordre, alors on m'a nommé maître incontesté en attendant le véritable successeur. Tiens d'ailleurs, il est arrivé. Mais vous vous demandez qui je suis ? Je suis sûr que vous vous demandez qui je suis. Allez, on garde les questions pour plus tard, je suis juste une connaissance de... Un peu tout le monde, en fait.

Il sortit un objet en métal de sa poche, rond, et le jeta à Owein, qui l'attrapa. Puis, l'Inconnu se leva, mangea le reste de son cigare, attrapa son grand manteau noir et son chapeau, avant de prendre le chemin de la sortie : la fenêtre qui donnait sur la mer et les récifs tortueux.

-Allez, vous discutez au calme d'un plan d'action puis tonton Owein commandant des forces armées de libération se met en route pour la capitale ! Étonnez-moi ! Pour ma part, j'ai mieux à faire que de traîner avec vous. Je vais voir comment Turin s'en sort avec son apprenti à deux balles. À plus !






Et il s'en fut, comme il était arrivé.