Butterflies & Hurricanes
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 Ce ne fut qu'un passage.

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Kalannar
Le Calamar (disparu)
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Kalannar


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MessageSujet: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeMar 24 Mai - 20:14

Le froid se faisait ressentir davantage, tant l'endroit était mal isolé.
L'humidité s'emparait de la sombre geôle.
Dehors, il faisait un sale temps, le genre de temps qui donne pas envie d'aller faire une promenade de santé, ni même une balade des plus simples.
Les torches brûlaient passivement. On aurait dit que les flammes fussent figées pour l'éternité ici, puisqu'elles ne bronchaient pas, ne se déclinaient pas, ne tanguaient ni vers la gauche ni vers la droite. Elles étaient là et attendaient patiemment de se consumer; et leur terne lueur peinait à éclairer la vaste prison.
Lui, il était là depuis quelques temps déjà.
Il se demandait souvent ce qu'il faisait ici, et pourquoi était-il là alors qu'il n'avait commis aucun crime, ni provoqué ne serait-ce qu'un larcin de bas étage.
Il avait agencé sa petite cellule à sa manière, la déliant de tout objet. Elle était vide, vide de tout, sauf d'ennui.

L'ennui dévora la folie, elle ne lui laissa pas de place. Il criait mais personne ne l'entendait, si ce n'est les quelques gardes qui faisaient leur ronde habituelle sans se soucier des malheureux condamnés, innocents pour la plupart. Mais personne ne sait juger en ce monde, et la vérité n'est qu'une vaste plaisanterie en cavale dans les hautes herbes. Elle courait, elle courait dans ces plaines illusoires, - en ne sachant absolument pas ce qu'elle cherchait ni où elle allait-, jusqu'à ce que la Corruption lui décocha une fourbe flèche dans le dos. Là voilà morte, gisant piteusement dans la verdure maintenant rougeâtre. Et ce moment s'éternisa et recommença, telle une boucle infinie. Jamais cela ne s'arrêtera. La vérité est fabriquée à mesure que les affaires progressent. Ca arrange tout le monde.

Il pleurait, pleurait en permanence, misère, misère, que dis-je, miséricorde, le sol s'entachait et se perdait dans ses larmes, ses larmes qui venaient du coeur, ses larmes de douleur, - horreur sans fin -, quand il perdait la tête ainsi ces soirs de malheur, il se déchirait les cervicales en gueulant à tout va comme un vociféré, mais vainement. Et puis, tout est vain dans ce monde de délurés, en perdition. Il ne signera jamais notre reddition, pas vrai ? Hein ? Vous le savez autant que moi, allez.

Et tandis que le froid prit encore de l'ampleur, il tremblotait pour la première fois depuis sa naissance. Il ne le cru pas lui-même, c'est pour vous dire.
Bastion lugubre qui le retenait, infâme cachot, sphère isolée parmi les sphères.
A quoi bon le retenir ici, lui qui est déjà emprisonné par sa propre chair ?
Vous ne l'empêcherez pas de nuire, vous savez. Il peut sortir d'ici. Il peut mettre fin à toute potentielle vie, et donneur de vie présent sur cette maudite planète. Il peut faire tout ça, oui, je ne vous conte pas de sornettes, ni rien qui y ressemblerait.

Kalannar contient la véracité qui anéantira ce désert de mensonges environnant. Il est en mesure d'abolir la peine dans les cœurs, d'éradiquer les malsains sentiments qui inondent tous ces mortels. Mais en contrepartie, ils devront aussi donner l'amour, la joie, et toutes les émotions qui font d'eux ce qu'ils sont. Ils devront tout lui donner, tout, absolument tout, et une fois qu'ils n'auront plus rien, et qu'ils ne seront plus rien, ils iront mieux, leur peine s'estompera en même temps que leurs corps, carcasses pleines de fardeaux.

Kalannar disparut une nuit, ne laissant aucune trace de lui, si ce n'est quelques cendres.
On aurait pu penser que cela ne signifiait rien. Mais au contraire, ces cendres contenaient un message particulièrement symbolique synonyme de cette vie transitoire, de ce monde passager, et de lui, qui, au contraire de l'éphémère, ne l'était point.
Peine grandissante.

Elle ne s'éteindra jamais, elle ne partira pas, car pour toujours, collée à sa peau, elle fait partie de lui.


Dernière édition par Kalannar le Mer 25 Mai - 20:57, édité 2 fois
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Kalannar
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeMer 25 Mai - 17:56

Journée paisible, après-midi ensoleillée, pas de nuages, cieux bleus, légère brise placide venant balayer les feuilles mortes.. et les cadavres.
Kalannar était enfin dehors. Rien ne pouvait entraver cette journée, elle restera définitivement gravée dans sa mémoire comme étant paisible et annonciatrice de bonnes nouvelles.
Le vent continuait sa route et disparaissait dans un dernier murmure presque inaudible.
La forêt chantait, et la nature entrevoyait des plans d'expansion.
Là-haut, on manigançait quelque chose. Un orage se préparait. Le ciel virait au gris et déversait quelques gouttes sur le pays. Fausse alerte. Après cela, il se dégageait et redevenait bleu.

Kalannar poursuivit sa route vers l'est, sans équipement ni vivres sur lui, avec pour seules compagnes, à mesure que le crépuscule dévoilait sa robe, les ombres volatiles et grandissantes des arbres. Et lorsque les ténèbres finirent d'envahir l'atmosphère, et qu'enfin, l'on pût apercevoir la voûte céleste dans sa totalité, il contempla les lunes de ce monde, radieuses, scintillantes, et d'une pureté n'ayant d'égale que la blancheur de leurs consœurs, les étoiles des différentes constellations.
Kalannar était admiratif devant tant de poésie. Il n'y avait de mots suffisamment puissants pour exprimer l'intensité du moment. Tous ces endroits, là-bas, au loin, susceptibles d'accueillir de la vie, et potentiellement aussi des créatures dotées d'un esprit critique, de sentiments à exprimer ou bien inavoués car inavouables. Pouvoir les rencontrer, les admirer, et les aimer.
Ont-ils excellé, comme nous l'avons fait, dans les arts ? ont-ils inventé les mathématiques ?
Se demandent-ils, eux aussi, si la vie est ailleurs, si elle pouvait se trouver sur ce mur maculé que l'on pourrait presque déchirer comme du papier peint , et si elle se situait plus précisément sur ces cailloux qui avivent la lumière, ici, là, un peu partout ?
Tous ces mondes ne communiquent pas entre eux, car ils sont tous séparés par le vide, par une distance incertaine.
Ou alors..
Ou alors il n'y a pas de mondes, il n'y a pas de vie.
Il n'y a rien, comme dans nos cœurs, rien que le vide des galaxies dénuées d'objets célestes, si l'on fait abstraction des quelques étoiles mornes gravitant autour d'un soleil à l'agonie. Tout est parfait, au loin, car il n'y a rien. L'erreur est ici, on est en plein dedans, on nage dans l'expérimentation, on se noie dans le raté. Nous sommes maudits, la mort est une réussite, et la vie une plaie suintante qui lui résiste.
C'est un affront inacceptable, mais elle s'accroche et ne succombe pas pour autant. Elle ne veut pas disparaître, quitte à ce qu'elle soit minoritaire, puisque partout dans le cosmos, il ne reste que la perfection, la perfection du vide et quelques pensées vacantes, perdues et ne sachant trop où aller.
Vers le bas ? Vers le haut ?
De toute manière, il n'y a plus de repères, plus de directions à prendre ici. Alors elles errent continuellement à la recherche de consistance. Mais c'est cause perdue. Quand deux pensées arrivent, par le plus grand des hasards, à se rencontrer, elles s'embrassent, puis s'embrasent. Le suicide les toise. Acte de dernier recours. Elles ne veulent plus continuer à se mouvoir éternellement dans l'imposant vide. Elles refusent de courber l'échine face à l'éternel.


' On ne quitte pas la vie, on en guérit. '

Kalannar s'endort, affalé sur un tronc d'arbre, avec cette dernière pensée noire.


Dernière édition par Kalannar le Mer 25 Mai - 20:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeMer 25 Mai - 19:33

Je ne sais pas qui tu es. Mais j'aime bien ce que tu écris.
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Kalannar
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeJeu 26 Mai - 15:48

' - Que s'est-il donc passé après cela ?


Ce que je voyais s'était évaporé, comme si mes rétines avaient littéralement brûlées.
Je ne pouvais qu'entendre un chant sulfureux, une véritable ode chantée par des démons, et ils firent connaissance avec moi, ils vinrent me murmurer aux oreilles, me dégueulant toute la substance de leur folie, puis ils s'éloignèrent. Jamais des diables n'avaient été aussi proches de moi. Ne restaient aux alentours que des cris abominables, et je ne pouvais m'en défaire, je ne pouvais échapper à leur emprise diabolique. Alors j'attendis, avec pour seul soutien moi-même, et les vociférations du mal tournoyaient, dansaient la valse autour de mon corps figé et recroquevillé tel un fœtus crevé. Je ne pouvais même plus contempler la lune et ses reflets argentés qu'elle crachait sur l'océan couleur de fer.
Ma cécité me troublait d'autant plus que mon ouïe était totalement affectée par ces inaudibles sons de toute part.
Le calme ne revint pas.
J'étais toujours à même le sol, incapable de lever le petit doigt, dans l'impossibilité même de faire réagir le moindre muscle de mon corps.

J'étais mort.
Mort.
Mort.
Mort,
Et enterré à six pieds sous terre.
Quoi qu'on en dise, j'étais mort.
Je l'étais, et,
J'étais arrivé aux enfers, ça puait l'éther, et les voix folles s'intensifièrent.
L'accueil fut chaleureux et digne de l'endroit.
Elles me torturèrent les tympans des longues heures durant, si bien qu'à la fin, j'en perdis la mémoire.
Mes souvenirs se dissipèrent dans ces émanations sonores.
Mon peuple.. il..
Ma famille..
Je n'ai jamais eu de famille.
Je suis une erreur de la nature, comme tous mes congénères.
Je suis le parasite dans la nuque de cette planète.
Les voix s'éteignirent brutalement.


-------------------

Le corps de Kalannar tout entier se mit à convulser, comme si il voulait exorciser le mal de son ôte.
Les soubresauts s'atténuèrent, et il se réveilla en sursaut, plein de sueur.

' Foutu cauchemar. '

Il ne dormait plus correctement depuis des années déjà, mais depuis quelques jours, son subconscient n'avait de cesse de lui jouer des mauvais tours. Souvent, après s'être assoupi, il rêvait, mais ses rêves étaient comme submergés par des entités malsaines, prenant ainsi possession des lieux et les aménageant à leur manière. Les rêves devenaient rapidement d'infâmes cauchemars qui, au bout du compte, lui causaient de terribles tremblements à son éveil. Il ne pouvait rien y faire, malheureusement.

Kalannar réussit à se rendormir.
Le rêve reprit.
Les étranges formes cornues étaient loin, maintenant.
Il ne restait que l'océan,
L'océan,
Qui pleurait.
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeJeu 26 Mai - 17:19

L'océan, couleur de fer, n'abritait rien. Il ne s'agissait pas d'autre chose qu'une simple et grande étendue d'eau, pourtant, dans le rêve de Kalannar, il y avait nombre de détails qui auraient différé de la réalité. Il n'était pas censé les remarquer, seulement, il vivait ce rêve comme s'il était réel, comme s'il était... magiquement réel.

Il n'y avait pas de vent. Le ciel était azur, sans aucun nuage, mais il n'y avait pas de soleil. Aucun remous n'était visible à la surface de l'eau, aucun reflet, non plus. Kalannar pouvait se tenir debout sur cet océan. Avant qu'il ne put le réaliser, le ciel s'était couvert de lourds nuages gris. La pluie tomba. Le ciel pleurait. Pourtant, la surface de l'eau restait aussi calme qu'à l'accoutumée, alors qu'un véritable déluge se déversait sur lui. Alors il leva les yeux et vit une percée de lumière, descendre du ciel. La pluie s'arrêta. Il regarda avec fascination les gouttes ralentir leur course, pour finalement s'arrêter au beau milieu de l'air, telles des bulles figées. Il en toucha une avec son doigt, curieux. Les nuages s'étaient ouverts pour laisser tomber un unique rayon de soleil doré au milieu de tout ce gris.

De ce rayon sortit Gérard.

Kalannar le reconnut. Il le reconnut car il savait que c'était lui. Il ne portait pas son lourd manteau, et n'était masqué par aucune capuche, et le spectateur, bien qu'il ne connut jamais un seul des traits du visage du spectre, sut immédiatement de qui il s'agissait. L'apparition s'avança, heurtant les bulles tout en marchant vers lui.

Pour finir, "Gérard" s'arrêta à quelques pas, et sa voix mélodieuse retentit. Il avait quitté toute forme de politesse pour s'adresser directement à l'âme de son interlocuteur. Il la touchait. Il sentit cette voix le transpercer, mais sans qu'il n'y ait de douleur.

<<Je ne connais pas ton nom. Je ne sais pas qui tu es. Mais je sais que ton âme est tourmentée. Veux-tu que cela cesse ? Pourquoi vivre perpétuellement dans le déni de soi-même et de l'existence des autres ? Toi, ou vous, car cela ne compte pas, ce n'est qu'un rêve. Saisis ta chance. Quitte cette grisaille perpétuelle qui t'entoure et accepte les choses.>>

Gérard leva une main et la posa sur le front de Kalannar, qui ne réagissait pas. Alors, lentement, les gouttes d'eau qui flottaient dans l'air commencèrent à remonter. Elles se hissaient lentement vers les cieux, vers la lumière du soleil invisible. La pluie se détachait de l'océan. L'océan était apaisé. Il ne souriait pas, il ne pleurait plus. C'était... Paisible.

<<J'ai un cadeau à te faire. Ce sont de beaux rêves. Si tu me suis, alors tu pourras rêver de choses meilleures. Si tu ne fais pas ce que je te dis, tu te perdras. Libère-toi, Kalannar. Libère-toi. Libère-toi.>>

Et il le poussa. Kalannar tomba, et s'enfonça dans l'océan, de plus en plus loin, de plus en plus profondément. Ses pensées se purifiaient, ses chairs se statufiaient, tandis que ces mots faisaient écho tout autour de lui.

Libère-toi...

Libère-toi...

Libère-toi.
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitimeJeu 26 Mai - 18:37

De ce rayon sortit Gérard.
You're "epic" now. Respect. Très beau et touchant Roleplay^^
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MessageSujet: Re: Ce ne fut qu'un passage.   Ce ne fut qu'un passage. Icon_minitime

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