Sur le fil du Soleil, en suivant ses rayons..

Il n'avait pas eu le temps de poser le pied à terre qu'un animal le faucha méchamment à la gorge, le renversant par terre. La bête féroce s'appuya sur lui de toutes ses forces avec ses puissantes pattes. Ses poils étaient hérissés, et il poussa un grognement terrible, en montrant ses dents à sa proie. Gérard ne dit rien. Ils étaient au milieu de la plaine, et lancer une embuscade surprise avait relevé de l'impossible. Mais alors, d'où avait surgi la bête, exactement ? Nul ne le savait. Le cheval, apeuré, s'enfuit avec un hennissement de terreur. La scène semblait tendue. La jeune fille chuchota quelque chose à l'homme encapuchonné, qui s'accroupit près de Ryooo, le regardant.

Il demanda ensuite quelque chose à la jeune fille, et aussitôt, l'animal se tut, et se retira du corps du pauvre coursier, sans pour autant se départir d'un grognement de méfiance ni d'un regard douteux. Gérard n'avait pour autant pas l'air d'accorder plus de confiance que lui. Il resta un moment silencieux pour que Ryooo puisse reprendre son souffle, puis il demanda d'un ton sec mais fatigué :

<<Qu'êtes-vous venu faire ici et pourquoi vous avez-nous suivi ?>>

La jeune fille restait silencieuse, se contentant de laisser un regard un peu vide. Gérard lui avait demandé de tendre une embuscade à un éventuel poursuivant nourri de mauvaises intentions. Il ne s'était apparemment pas attendu à voir débarquer Ryooo.

Gérard s'effondra sur le sol, pris de spasmes qui pourraient bien ressembler à des éclats de rire. Puis il se redressa. Et se retourna vers Laly.

<<C'est bon, il ne nous veut rien de mal. J'aimerais discuter un moment avec lui. Rares sont les gens intéressants de par nos contrées, monseigneur, dit Gérard en se retournant vers Ryooo. Et je vous trouve intéressant.>>

Il siffla en mettant deux doigts dans sa bouche. Le cheval fit demi-tour au loin. Gérard s'approcha timidement de Laly, échangea encore quelques paroles avec elle. Ryooo put saisir un "Soyez prudente" notamment. Puis il la salua en s'inclinant, et elle partit avec son animal, prendre un peu d'avance. Gérard la rattraperait. Il regarda Ryooo du coin de l'oeil, il tendait son épée bêtement, et une bourse gisait à ses pieds. Il ricana encore, mais c'est comme s'il n'avait aucune surprise. Il s'était forcé à ricaner, pour la beauté du geste, et pour accentuer le fait qu'on aurait pu ricaner pour de vrai mais qu'il ne le faisait qu'à contre-coeur, en l'occurrence.

Il ramassa la bourse, prit l'épée. Posa l'épée sur son épaule, et glissa la bourse dans la main de Ryooo, en prenant soin de ne pas effleurer ses doigts de sa main gantée (sait-on jamais). Puis il ceignit lui même l'épée à la taille de son vrai possesseur. Le cheval revint, il n'était pas inquiété maintenant qu'Eliot, le compagnon de Laly, était parti. De même, ce cheval avait du penser que Laly elle même émanait quelque chose de bizarre, de pas naturel.

Gérard sourit de bon coeur (Peut-être ?).

<<Ryooo, n'est-ce pas ? Vous ne me comprenez pas, et c'est tant mieux. Je n'en demande point davantage. Sachez seulement que j'ai promis à quelqu'un que je ne me battrai plus jamais. Je n'ai nul besoin d'une quelconque épée, magique de surcroît, sauf pour couper du bois, à la rigueur. Et - par pitié ! Essayez de cesser d'attirer tous les malheurs du monde sur vos épaules. Il me semblait pourtant que vous aviez décidé de vivre avec optimisme.>>

L'homme à la capuche avait l'air d'apprécier ce personnage. Un certain potentiel s'en dégageait.

<<A vrai dire, je ne m'attendais pas à vous revoir de sitôt...>>

Une courbure dans le destin ?

Ryooo esquissa un sourire. Ce qu'il savait faire à se jour de mieux.
Il tapota l'encolure de son canasson. Puis se tourna vers le soleil, le fixant.
Elle avait raison.
Ryooo referma son poing, décrocha sa cape qu'il laissa pendre sur la selle du cheval, et se retourna vers Gérard.

-Je suis très content de vous revoir.

*même si votre amie est un peu étrange...m'enfin... que dire de la mienne dans ce cas*

Le soleil brillait exceptionnellement fort, en ce jour. La vision qu'ils avaient de Laly s'effaçait au loin. Elle suivrait l'itinéraire prévu, afin de rejoindre leur prochaine destination. Ils vivraient essentiellement de la pêche, de la chasse et de la cueillette de quelque baie sauvage comestible. Ils dormiraient à la belle étoile, ou sous un abri s'ils avaient la chance d'en trouver un avant la nuit. Les routes étaient dangereuses ces temps-ci. Gérard avait insisté pour acheter des chevaux, mais la proposition avait été rejetée par Laly, qui avait dit qu'ils se déplaceraient bien mieux à pied. Gérard lui faisait confiance. Ils n'avaient guère plus discuté et s'étaient mis en route aussitôt. Très tôt le matin, avant que la cité ne se réveille, alors qu'un doux filet de lumière était en train de poindre à l'horizon. Le soleil n'était pas encore levé, mais ses rayons harassés se lançaient tout de même à la recherche de la vie. Ils avaient parcouru beaucoup de lieues, Laly n'aimait pas l'idée de voyager dans une si grande plaine, en plein milieu du chemin, et de plein jour, car tout pouvait arriver, Gérard n'aimait pas cette idée non plus mais ils n'avaient guère eu le choix. C'était un miracle que le cavalier solitaire ait pu les retrouver. Peut-être était-ce une des multiples et infinies conclusions que le destin avait pu apporter.

<<Et moi je ne le suis pas. Cela veut dire que nous aurions pu être suivis depuis le début... Et cela ne me plait pas du tout...>>

Il semblait perplexe. Certaines personnes auraient pu suivre le cavalier. Il ne les voyait pas d'ici, mais peut-être que du haut d'une colline... Il fit quelques pas.

<<Je crois que vous allez devoir nous accompagner un moment, Ryooo. Tenez bien votre épée et tenez vous prêt. Nous allons tenter d'atteindre notre destination par un autre itinéraire que celui qu'emprunte mon compagnon. Elle comprendra. Nous avons un point de rendez-vous.>>

Gérard se retourna brusquement vers Ryooo et le fixa.

<<Si vous voulez encore partir, alors c'est le moment. Sinon, je ne pourrai hélas pas garantir votre sécurité.>>

Ryooo avait poussé un petit cri. Il montra sa main. Sa peau était légèrement brûlée là où il avait reçu le rayon de lumière. Gérard l'examina gravement. Il ne semblait pas d'humeur à plaisanter ni à raconter la façon dont il avait été poursuivi par un groupe d'Animalitos qui avait failli le tuer, si Owein n'avait pas été là encore une fois. Ce n'était pas pour rien que les Animalitos avaient une très mauvaise réputation. Ils choisissaient souvent de vivre comme des bandits, ou reclus dans la forêt : ceux-là étaient les plus dangereux, car on disait qu'une grande organisation avait vu le jour par delà les rivages, sur une petite île au large des côtes. Même si cela n'était qu'une rumeur, elle semblait fondée et même vraisemblable, et rares étaient les rumeurs vraisemblables. Un groupe d'enquêteurs dépêché par Sa Majesté avait fouillé le rivage de long en large, et avait en effet trouvé une grotte sous-marine qui correspondait à ces descriptions, mais il n'y avait personne dedans. L'enquête avait donc été close. Gérard semblait ruminer ses pensées tout en marchant. C'est tout juste s'il ne dormait pas debout. La route était longue. Enfin, l'homme sans visage regarda par derrière lui. Il n'y avait rien à l'horizon, mais il déclara d'un ton neutre :

<<Nous sommes poursuivis, nos assaillants sont au pas de course mais ils ne sont néanmoins pas très rapides. Nous devrions juste hâter le pas, cela suffira de toute évidence à les distancer, surtout lorsque nous aurons pénétré dans Forge-Runes. A moins que ce ne soient de gentils animaux domestiques qui ne viennent remuer leur queue en se frottant contre nous pour quémander quelques caresses.>>

Ryooo était conscient que le cheval ne pourrait pas transporter deux cavaliers, d'autant plus qu'il était trop fatigué après la course qu'il venait de subir durant toute la matinée. C'est pourquoi ils décidèrent de continuer à pied. Et au pas de course.

Mais Ryooo stoppa net la course et arrêta le cheval en même temps.
Gérard courait seul devant avant de s'apercevoir que le Jeune-homme ne le suivait pas.
Ryooo secoua les épaules et argumenta :

-Non ! Je suis désolé. Ta peur te fait prendre le chemin le plus court, qu'est la fuite. Laly connait le lieux et l'endroit du rendez-vous, elle n'aura pas peur pour toi. Surtout en temps qu'animalitos.
Je refuse de faire un pas de plus, cachons nous et observons, je suis certains que ces coursiers ne sont pas à craindre.

Il dit cela en regardant sa paume brûlée par le soleil.
Un faible renard apparu. Puis le renard se transforma en cœur. Puis la brulure disparue.
Ryooo encore plus convaincu poussa littéralement Gérard dans le fossé.
Il s'aperçut que l'autre était fragile et léger.

Ryooo plissa ses paupières au aguets. Il percevait au loin les silhouettes. Quant il comprit de quoi il s'agissait il enfonça la tête de Gérard dans des broussailles, cachant aussi le cheval par la même occasions. Agacé le jeune homme au visage caché grogna ne voulant pas se laisser faire. Mais la main de Ryooo se plaqua sur sa bouche l'empêchant de formuler ne serait-ce qu'une phrase intelligible.
Tout ce déroula très vite.
Derrière eux, se dressaient en fait , non pas des furieux animalux et bandits, mais des cavaliers. Des Lanciers pourchassant un grand renard.

Le Renard était deux fois plus gros que la normale. Son poil était d'Or et sa frimousse ronchonnait de fatigue.
Il boitait en courant, assoiffé, et le souffle battant.
Les Lanciers allaient presque le rattraper, ils étaient trois. Et c'était,là, juste sur le chemin ou il y avait quelques minutes, Gérard et Ryooo marchaient rapidement.
Il regarda sa paume et écarta une broussaille de devant lui, une main forte voulu lui rattraper l'épaule mais l'étreinte n'était pas serrée et Ryooo s'en dégagea facilement.

L'action se fit en trois phases.

Phase une, Le Renard courait. Les Lanciers derrière lui. Voulant le tuer. Ils criaient des vociférations de mécréants soldats avide de violence comme " Nous le tenons ! Enfin nous le réduirons en charpie ! Sa majesté va nous offrir de l'Argent ! Sale Chien d'Aimalitos nous te ferons payer".

Phase deux, le Renard, trop fatigué tomba au sol se relevant , claquant des mâchoires, et hurlant de terribles rugissemens féroces pour ce défendre. Un Jeune-homme bondit des fourrés. Jetant un fourreau et une épée au sol en direction du Renard , tout en agrippant le bois de la lance d'un des cavaliers et le renversant.

Phase Trois, le Renard se transforma dans une élégante pirouette en majestueux Humain. Grand, Blond, La taille haute. Il saisit l'épée la fit tournoyer et articula avec difficulté un " merci" en direction de Ryooo.
Le Lunetteux lui avait déjà engagé un combat de lance. Lui au sol, un soldat par terre, les autres encore à chevaux.
D'un bond en arrière, Ryooo fit corps entre les chevaux et le Blond qui tenait son épée.

-Partez.. Partez.. vite. Dans les fourrés. Il y a un cheval. Blanc. Et un Homme, on ne voit pas son visage. Barrez vous maintenant !... Vite !

L'Animalitos ne savait pas réellement quel voie suivre. Écouter ce jeune guerrier à lunettes et à l'allure excentrique? L'aidez à combattre ces Soldats de l'Empereur ?
Ryooo lui n'avait pas tellement le temps de penser.

Il feinta en avant. Tenant la lance par le milieu, frappant avec le bout pointu en fer, et le coté en cuir qui servait normalement à tenir la lance.
Il agitait cette arme en cercles frappant et contrecarrant les coup des lances adverses.

Les Soldats se jetèrent de leurs montures, afin de dégainer leurs épées et d'atteindre Ryooo.
Glissade en avant de la part du guerrier. Il lâche la lance dans les pied de ses deux adversaires. Et esquiva la lame habile du troisième.

Mais n'est pas soldat qui veut. Et leurs bottes étaient dure contre le cors de chair et la chemise de Ryooo. Celui ci s'affala au sol après quelques remontrances.

C'est alors que l'animalitos " le Renard", bondit l'épée en avant cisaillant la main d'un des soldat. le chef. Criant aux abois sa douleur fugitive, le Chef remonta à cheval. Fuyant. Les autres le suivirent à pieds en courant. Après que "Le Renard" ne les ai nargué de son escrime élégante.

Il y eut un hennissement.
Ryooo tourna la tête et fit coucou à son cheval.
Gérard lui avait l'air pâle. Sans doute n'avait il pas apprécier.
Ryooo n'en savait rien.

Ce que Ryooo savait. C'est que le Soleil avait encore une fois, eut raison.
Le blond tendit la main vers Ryooo pour l'aider à se relever du chemin boueux.
Et sur un chêne, tout en haut d'une branche, une petite éclosion de chrysalide.
Une sublime papillon dévoila ses ailes Bleues, d'une cohéson totale, avec l'azur de cette journée d'été.

Sur la solide branche du pin qui surplombait Gérard et le cheval, Owein venait de reprendre forme humaine à l'insu de tous. Un plectre entre son index et son pouce droits, il tira plusieurs arpèges grandiloquents de son luth, accompagnant la mélopée de quelques vers improvisés:
"Voilà donc un étrange équipage,
réunit par la force du courage:
un narcoleptique passionné de musique,
un canidé bretteur aux lames caustiques,
un fougueux sauveteur habillé comme un page,
un faible palefroi, essouflé, tout en nage,
un humble troubadour cherchant un compagnon,
ce compagon est retrouvé, je le rejoins d'un bond!"

Liant sa parole au geste, il sauta souplement de la branche pour atterrir devant l'animalitos renard, qui éclata d'un rire tonitruant.

" Owein? Quelle surprise! Viens dans mes bras, vieux frère! Ah! Le répertoire classique te va bien mieux que ces vers de Militons!"

S'exécutant, le musicien se jetta dans les bras de son ami, puis fit un pas en arrière afin de regarder l'homme-renard dans les yeux:

" Salutations, Gaheriet, mon coeur s'emplit de joie de te revoir vivant. Malheureusement notre rencontre n'a rien de fortruit, nous devons parler affaire. Ce que nous ferons lorsque nous serons serons seuls."
D'un petit pas de danse, Owein se retourna vers RyoOoOo et Gérard en poursuivant:
" Bonsoir jeune homme, bonsoir Gérard. Si j'ai bien tout saisi, il y a un point de rendez-vous à quelques lieues de là? Je vous propose que nous nous y hâtions avant le crépuscule afin de reposer nos corps fourbus et mettre aau clair nos itinéraires respectifs. Qu'en pensez-vous?"

Tandis que les humains communiquaient entre eux, gris-museau la belette, familier de Gaheriet, dégoulina de la poche de ce dernier, savourant enfin un peu d'air pur après cette folle poursuite. Elle fila vers le pin où elle savait que Carrock attendait , immobile. En effet, l'oiseau était perché sur une branche basse. Quand il aperçut gris-museau, il ouvrit les ailes et baissa le bec, en signe de révérence. Les amis s'étaient retrouvés.

Gérard se réveilla dans une petite salle aux murs blancs. Il était allongé dans un lit, et Owein était à son chevet. Celui-ci se réjouit tout d'abord que Gérard se réveillât, puis il afficha un air sévère et commença à se plaindre.

<<Ah ! Tu es enfin réveillé ! Imbécile... Mais que faisais-tu ? Tu es hospitalisé pour un mois ! Un mois ! Qu'est-ce qui t'a pris de courir après cette orange, hein ? Et en plus, on doit payer l'hôpital !
-C'est quoi ce bruit ?>>

Ryooo était rentré dans la salle (par la porte), tenant une corbeille de fruits. Il était accompagné de Laly qui tenait un très beau melon à la main, et d'Eliot qui restait sur le pas de la porte, furtif, rôdeur. Gérard se redressa, encore dans le coton.

<<Ah, tu es enfin réveillé ! On s'était inquiétés pour toi !
-Vous êtes tous venus me voir ?
-Bien sûr ! Nous nous connaissons depuis longtemps après tout. Je suis venu avec elle. Tu veux des fruits ?
-Ah, oui, bien sûr !>>

Owein s'éclaircit la gorge pendant que Ryooo prenait place aux côtés de Gérard, posant la corbeille de fruits sur la table de chevet.

<<Désolé, Gérard. Je n'ai pas eu le temps d'aller à Forge-runes. J'irai trouver ce que tu cherches ce soir pour toi.
-Ah, ce n'est pas la peine, Laly s'en est occupée.
-Comment ? Qu'est-ce que ça veut dire, la femme-chien ?
-Désolé Owein. J'avais oublié de te dire que Gérard voulait ce qu'il voulait le plus rapidement possible. Donc j'ai demandé à Eliot de le pister pour lui. J'ai du faire le ménage derrière toi, héhé. Tu devrais me remercier. Tu ne peux même pas accomplir une tâche comme celle-ci.>>

L'atmosphère devenait plus que tendue entre les personnages. Gérard ne semblait pas comprendre ce qui se passait. Ryooo tentait de les calmer avec un air impuissant.

<<Tu parles beaucoup, mais tu ne sais rien faire par toi-même. Tu laisses toujours ton animal de compagnie faire tout à ta place. Et tu squattes chez ce gars-là. Ça va, t'as la vie facile. Je t'envie beaucoup, profiteuse.
-C'est pas vrai ! Même si Gérard paye tout le temps les auberges, je...
-Hé, hé, Laly ! Ce melon ! Il est pour moi ?>>

Gérard, vexé qu'on ne lui prête pas attention, décida de changer de sujet. Et commença à agiter ses petits bras douloureux. Laly et Owein, qui en étaient venus aux mains, lui balancèrent involontairement le melon en pleine figure, il s'y écrasa et éclata.

A l'autre bout de l'hôpital, un étranger nommé "Hypnos" se promenait dans les couloirs, apparemment perdu. Le destin voulut qu'il aille dans une salle où un neurologue spécialisé se prélassait, sans patient. Ce neurologue examina Hypnos pour la routine, et décela d'immenses lacunes cérébrales.

<<Puisque je vous dis que je viens d'un monde parallèle où je fais tourner un OS Ubuntu 10.04 LTS x64 avec une CG Radeon x1950 pro 512mo et mes drivers...
-Hmmm hmmm. Bon, suivez-moi, nous allons faire un electro-encéphalogramme.
-Venez kimerkeks jusqu'en dernier !>>

L'histoire retourne auprès de Gérard, qui mangeait tristement les restes de son melon pendant que Laly et Owein se prenaient la tête. Ryooo, lui, essayait de les séparer. Finalement, c'est dans la mêlée que la chose que recherchait avidement Gérard s'envola par la fenêtre, c'était bien entendu un accident (Causé par Eliot, venu s'interposer violemment dans l'altercation. Gérard sauta alors par la fenêtre pour tenter de la récupérer.

<<Non ! Dans son état, il va mourir s'il tombe de si haut !>>

Heureusement pour lui, un buisson amortit sa chute. Mais l'histoire ne s'arrête pas là. Car après cela, Gérard fut ré-hospitalisé, dut subir plusieurs opérations chirurgicales mais survécut. Toutefois... La chose avait disparue. Introuvable. Tout le monde se concerta autour du Gérard endormi pour tenter de trouver une solution, quand l'Inconnu débarqua dans la salle, avec son grand manteau noir, son grand chapeau noir, et son air désinvolte. Il avait l'air de quelqu'un sur qui la fortune venait de tomber.

<<Hi guys ! Vous ne devinerez jamais ce qui m'est arrivé ! Je me promenais par là, quand soudain, un objet de très grande valeur m'est tombé dessus, et un marchand du coin me l'a échangé contre une somme plutôt conséquente ! Of course, tout est arrangé, héhé. J'ai même pu chopper quelques numéros de téléphone de jolies jeunes filles en passant... J'ai vraiment beaucoup de chance. Mais que ?!>>

Sous son regard, Laly, Ryooo, Owein et Eliot s'enflammèrent et se lancèrent à sa poursuite, furieux.

<<Très bien ! Venez ! Je vous prends tous ensemble !
-Pousse-toi de là, Owein ! Reste en dehors de ça !
-Ecarte-toi, Laly, tu n'es qu'une fille après tout !>>

Tout le monde se battait, c'était une mêlée infernale. Ils finirent par être expulsés de l'hôpital. Quant à Gérard...

Il reçut une visite pour le moins terrifiante. Il était finalement parvenu à se réveiller après plusieurs jours de coma. Et à son chevet...

<<Oh, c'est vraiment très bien. J'ai entendu dire que tu étais hospitalisé, alors je suis venu parce que je m'inquiétais.>>

Kalannar affichait un sourire qui aurait fait peur à un zombie. Ses yeux noirs étaient horrifiants. Son ton était aussi convaincant que celui d'un arracheur de dents. Il sortit une dague aussi acérée que tranchante et la planta violemment dans un quartier de pomme.

<<Regarde, Gérard, je les ai faites spécialement pour toi... Allez, Gérard, fais "Aaaah"...>>

Le visage de Kalannar s'approchait dangereusement de celui de Gérard, tout en approchant le quartier de pomme planté sur le couteau de la bouche terrifiée de Gérard, incapable de remuer.



Finalement, Gérard se réveilla en sursaut de ce cauchemar. Il était toujours coincé dans le buisson. Il mit un temps interminable à s'en extirper, et salua Owein et son camarade comme il se devait.

<<Bonsoir, Owein, malgré le fait que le soleil ne pointât que fort haut dans le ciel à cette heure-ci, midi n'étant pas encore passé, je ne puis que considérer que l'absurdité de votre remarque n'a d'égale que votre humour. Très bien, alors, voyageons tous les quatre... Ou cinq, ou six. Sept en comptant le cheval. Marchons vers Forge-Runes. Nous n'avons que trop tardé par ici, et si les mercenaires ont vent de votre venue, il se remettront à nos trousses.>>

Ils auraient tout le loisir de reprendre leur souffle et se reposer tranquillement une fois au point de rendez-vous. Ils seraient alors enfin à l'abri, en sécurité, et parleraient jusqu'à ne plus en finir s'il le fallait.

Ainsi, ils se mirent en marche. En tête, Gérard marchait, encadré du cheval à sa droite et de Ryoo à sa gauche. Quelques mètres plus loin, Owein et Gaheriet les suivaient, discutant vivement à voix basse. Sur l'épaule de ce dernier, gris-museau grignotait un tibia de campagnol les yeux perdus dans ses pensées, alors que Carrock décrivait lentement de majestueux cercles au-dessus de la petite équipée, plus professionnel que ne le serait jamais son compagnon.
A leur sortie du bosquet, ils marchèrent plein est, entrant dans les terres sauvages, s'éloignant de toute civilisation. Le paysage se vallona peu à peu, les chaos rocheux et les ruines d'un autre âge remplacèrent peu à peu les bosquets. Le soleil était à son zénith, permettant de voir à l'horizon les premiers contreforts de la chaîne de l'est, dans laquelle la mythique Forgerune se dresserait. Le sentier sur lequel ils évoluaint n'était marqué d'aucune ornière, signe du passage fréquent de charrettes et de chevaux.
Depuis leur départ, ils n'avaient aperçus âme qui vive, cependant chacun restait sur ses gardes. Il était aisé de se cacher derrière ces cheminées de fée, ces arbres rabougris
Alors qu'ils descendaien et ces cairns recouverts d'herbe. Le bruit monotone de leurs pas allié du doux vent et du chant des oiseaux formait une sorte de mélopée rêveuse et sèche.
Alors qu'ils descendaient une colline, Owein s'assit sur un buisson et siffla pour attirer lattention de ses compagnons.

"Hey! Oh! Jusqu'où souhaitez-vous que l'on marche ainsi! Il est temps de faire une pause pour déjeuner, ne croyez-vous pas? Il serait également temps que vous nous mettiez un peu au parfum, dans combien de temps arriverons-nous à votre fameux point de rendez-vous? Quel est votre objectif final? Quels risques vous faîtes-nous risquer?"

Gaheriet lui lança un regard étonné, Gérard se retourna, invisible sous sa sempiternelle capuche. Ryoo sembla paniquer.

" Cela fait certes beaucoup de questions, mais le fait est que vous êtes accompagnés de deux émérites combattants, cela sans aucune contrepartie financière... Le minimum ne serait-il pas de mettre les choses au point quant à nos personnes?"

Gérard parut réfléchir quelques instants, puis opina légèrement une première fois, et opina de façon plus confiante la seconde fois. Il regarda autour de lui, et se posa en tailleur sur le sol. Il bailla avant de dire :

<<Vous avez raison. J'ai eu tort de vous emmener dans tout cela. Vous n'êtes pas impliqués dans cette affaire et méritez au moins quelques explications. Je prévoyais de les garder pour le moment où nous arriverions au point de rendez-vous, mais puisque vous insistez...

Nous allons arriver au point de rendez-vous d'ici le crépuscule. La tombée de la nuit tout au plus. Apercevez-vous cette montagne là bas ? Eh bien, sur cette montagne se cache un village inconnu de tous. Le village de Forge-Runes. Nous foulons actuellement les ruines que furent l'ancien village de Forge-Runes, ancienne capitale du royaume, mais c'était il y a très très longtemps. Vous connaissez sans doute la légende. Certains d'entre vous, j'en conviens, savent qu'une partie de l'histoire a été inventée, mais à la base, c'est une histoire véridique. Ces habitants utilisaient un art redoutable : l'art de la forge-rune. De ce que j'en sais, ils gravaient des motifs dans des objets, et cela donnait des pouvoirs magiques très puissants à ces objets. Un simple pendentif pouvait se transformer en arme de guerre à volonté, ou un livre ne s'ouvrir que de la main d'une certaine personne. La légende voulut qu'ils fassent mauvais usage de leur art, les utilisant comme armes de destruction, mais c'est faux.>>

Ce faisant, il avait sorti une boîte assez spacieuse de sous son manteau, en fait, on aurait dit qu'il avait juste un petit manteau et un petit corps, qu'il transportait tant d'objets cachés sur lui qu'il avait l'air d'être gros. Il avait ouvert la boîte et des mets savoureux étaient étalés à l'intérieur. Des fruits, en vérité.

<<J'aime les fruits. Leur nature sucrée, leur jus délicieux, et ils sont tous différents les uns des autres. Prenez-en, ils sont très bons.>>

Gérard attrapa une orange et commença à l'éplucher, racontant la suite de son histoire.

<<En vérité, la ville a soudainement disparu de la surface du monde, ses habitants étant tous partis avec leur art. Il ne restait comme traces de leur existence ces ruines que la nature a recouvert, et un petit village à la montagne. Rien de plus qu'une poignée d'habitants. Il y a une auberge là bas, Laly et moi devions nous y retrouver. Je ne puis vous révéler plus d'informations sur ma quête, je m'en excuse.>>

Gérard regardait son orange à moitié épluchée dans le creux de sa main, semblant sincère.

<<Si vous voulez de l'argent pour avoir marché jusqu'ici, j'en ai. Accompagnez-moi, ou repartez.>>

Une joyeuse musique.. x)


L'air du Soir arrivait. Forge-Rune approchait. Les Songes passaient.
Dans un air tranquille, Ryooo, sur son cheval, regardait le coucher de Soleil. Une douce pensée en tête. Il détourna son regard, sur les diverses personnes qu'il accompagnait.

*Je me retrouve avec tous les excentriques de la Terre...Tant mieux..Je ne suis guère autre chose qu'un original*

Il ferma son poing autour des rennes de son cheval, d'un petit air sérieux qui ne lui allait pas du tout.
Gérard avait posé une question, Ryooo ne jugea pas bon d'y répondre. Il n'aimait pas les Oranges.

Scrutant toujours les chemins en avant, il se posa sur la crinière du cheval, les bras ballant autour du cou de celui ci.
Puis Ryooo ferma ses yeux. Ses lunettes accueillant les faibles lueurs de la nuit qui commençaient à venir.

~

Lorsque je me réveillais, il n'y avait personne autour de moi. Tous parlaient fort et discutaient dans un bruit sourd. Je tâtais avec mes mains dans l'obscurité profonde, aveugle sans mes lunettes.
J'étais sur un lit. Petit, en bois, mais douillet.Je tombait par terre.Me relevant en cherchant toujours à tâtons ,sur la table de nuit, mes lunettes.

D'un petit sourire, je les fit glisser sur mon visage. La pièce était petit. La fenêtre fermée. Un épais rideaux cachant le ciel noir de la nuit.

Je crois que je suis dans un abris, pour la nuit, ou une chose semblable. J'ouvre la porte. Descend un escalier, penche ma tête vers le "bruit" . J'observe mes compagnons. Plus ou moins amis. L'escalier, puis le parquet craque, faisant tourner les tête de certains d'entre eux.
Je remonte en vitesse. Referme délicatement la porte de chêne de la chambre.

J'écarte les Rideau, et je regarde le Ciel. éclairé par des étoiles. Il me semble que nous sommes en pleine nature. Sans soucis apparent. Si ce n'est la cohésion du groupe.
Prenant ma flute et ouvrant la fenêtre, j'ajoute à la douce nuit une petite mélodie.

Et la quête sans but se poursuit vers d'autres horizons...
Dans leur marche effrénée vers Forge-Rune la haute, les compagnons, bientôt arrivés au lieu-dit, s'heurtent à des complications innatendues...
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